Source : « réussir l’examen régional de français », par Mustapha Laabou
Imaginez une suite de « le dernier jour d’un condamné »
Lorsqu’il fut monté sur l’échafaud, le condamné à mort sentit que son heure était venue. Les bourreaux dont la tête était couverte de cagoules noires apparaissaient comme des démons sortis de l’enfer. Après qu’ils eurent passé la corde rêche (raide) autour de son cou maigre, il sentit un frisson glacial parcourir son échine العمود الفقري et tous ses membres, il eut les jambes en coton et se prosterna ne pouvant plus tenir sur ses pieds, alors le prêtre, froid et inhumain, s’approcha de lui et marmonna (murmurer) machinalement quelque mots d’usage pour le réconforter ; mon fils, dit-il, ayez foi en dieu, soyer bon chrétiens !
Mais le condamné ne l’écouta pas ; il avait l’esprit ailleurs, il songeait à sa fille marie qui serait orpheline et à la hante dont elle serait couverte durant toute sa vie ; quel homme accepterait-il de l’épouser, elle vivrait dans la solitude et le malheur ! Le condamné ne pensait même pas à la mort hideuse qui ouvrait devant lui ses mains monstrueuses.
Des bourreaux s’approchèrent de lui et l’empoignèrent rudement pour le soulever. Par un dernier sentiment de dignité et de courage, il se débattit et se releva tout seul pour mourir en homme digne.
On lui banda les yeux, il ne vit plus que du noir et n’entendit plus qu’un vague murmure d’une foule en délire qui attendait avec impatience la chute du couteau sur le cou du misérable. A ce moment-là, une voix forte éclata au milieu du brouhaha des vampires ; « arrêtez !!! ». Le condamné s’évanouit.
En ouvrant les yeux, il vit, à sa grande surprise, sa fille marie, son épouse et sa vieille mère, les trois femmes souriaient le visage ruisselant des larmes. Il se frotta avec peine ses yeux pour s’assurer qu’il vivait toujours, il embrassa sa fille en gémissant et en pleurant.
Quelques instants après ces retrouvailles larmoyants, sa femme lui raconta que le roi, qui passait près de la place de Greve, fut touché par le sort du condamné et lui accorda sa grâce.